jeudi 16 juin 2011

RDC Enrôlement 2011 : Entre contrainte et formalité

Les opérations de révisions du fichier électoral par la commission électorale nationale(CENI) ont débutées sur toute l'étendue du territoire depuis bientôt deux mois. C'est le cas de la capitale Kinshasa où, sur différents sites (écoles, églises, etc.) sont installés les agents de la CENI procédant aux opérations d'identification et d'enrôlement des électeurs. 
Toute personne détenant la nationalité congolaise et âgés de 18ans et plus est en droit de s'y soumettre mis à part les militaires qui, conformément à la constitution doivent demeurer apolitique ce qui d'ailleurs exprimerai leur neutralité et leur permettrai de servir aisément sous le drapeau. 
Cependant, cet exercice vraisemblablement facile ne l'est pas nécessairement quant il faut s'y soumettre. En effet, obtenir sa carte d'électeur qui fait office à la fois de carte d'identité relève d'un parcours de combattant : longue fil d'attente, lenteur d'exécution, désordre organisé, etc.…les maux et écueils sont légions pour obtenir ce qui apparait désormais comme un précieux sésame.
Jeannot, un habitant de la commune de Lingwala, après avoir effectué plus de deux heures d'attente debout et deux tours à la maison sans succès s'exprime en ces termes : « Si cette carte ne faisait pas office de pièce d'identité, croyez moi, je ne me donnerai pas toute cette peine pour voter des gens qui ne pensent qu'à leurs poches »fin de citation. 
Cet avis est d'autant plus partager par plus d'une personne car, pour la plupart des personnes rencontrées c'es pour éviter les tracasseries policières plutôt que d'être des potentiels électeurs qu'ils effectuent cet exercice.
Ce scepticisme est aussi partagé par plusieurs personnes qui se désintéressent davantage de leurs droits et devoirs civiques qui consistent à choisir librement leurs dirigeants.
Marie jeanne, une femme de 55ans se plaint quant à elle du traitement subit par les personnes âgées, femmes enceintes et autres handicapés qui, suite au désordre lié à l'organisation ne bénéficie d'aucun avantage et sont malheureusement voués à leur triste sort alors que certains agents commis à la garde préfèrent privilégiés par népotisme leurs amis et connaissances et, pire encore, ceux qui déversent un petit 500francs pour passer en premier au détriment des autres.
Entre cette contrainte d'enrôlement pour avoir son identité et la volonté de ne pas participer au scrutin réside la perte de crédibilité des dirigeants en place par rapport à leur bilan négatif sur quasiment tous les plans. En effet, la population est soumise au fait accompli de l'inaccomplissement des promesses des dirigeants : économie, social, éducation, emploi, environnement et j'en passe ; tous les domaines semblent boitiller et le congolais moyens croupit dans la misère et partager entre l'amertume, le désarroi et le choix d'un vote blanc ou nul ou le refus catégorique d'y participer pour ne pas faire le jeu du pouvoir. La partie est loin d'être terminer. Entre temps, les dirigeants de la CENI se félicitent d'avoir fait un gros score.

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